Je meurs tous les soirs
Je suis dans une paire de bras.
Tu ne me regardes pas.
La lune.
Les cris de mes passés me parviennent
Comme tamisés par l’inexistant.
Et tous les soirs je meurs.
Je m’allonge, je me laisse flotter
Contre ton corps de putain.
Je regarde le plafond s’écrouler,
mes membres se détachent à mesure que ma bite se dresse.
Il n’y a pas d’ailleurs.
Souverains
Tu ne te rappelles pas de nos rois.
Moi non plus.
Je ne me rappelle plus que de la douleur
Que je portais dans mes yeux
Et que personne n’a vue.
Tu ne te rappelles pas de nos reines,
De nos défonces, de nos nuits sans sommeil,
De nos recherches d’un sens,
Quelque part, noyé dans une nouvelle insomnie.
Tu ne te rappelles que de nos princes.
De la mort que nous portions au bout de la langue
Et de la souffrance qui annexait jusqu’à nos sécrétions.
Tu ne te rappelles que de la vie que nous n’avons jamais vécue,
Des gosses qui nous raillaient
Et de nos branlettes pour oublier.
Tu te rappelles de mes doigts de fée
Qui jouaient sur ton cou un requiem funeste.
Tu te rappelles de la danse.
Tu te rappelles que tu te hais.
Nous n’irons plus au lac
Dans mes silences il y a un monde.
Le mien.
Merdeux.
Dans mes histoires, il n’y a rien
Que de la fumée qui me noircit le cœur
Et les poumons.
Des restes de Cognac,
Je me serais sacrifié.
Dans mon sourire il n’y a que la mort.
Et le lac est gelé.
Je me suis enfui
Je n’existe pas.
Toute tentative de faire croire le contraire serait
Un mensonge.
Un leurre pour oublier que je ne suis que spectateur.
Et Pitre
Salut.
Moi ça va.
Je vous emmerde.