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 Textes (10 caracteres mon cul)

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Carc
Débarque
Débarque
Carc


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MessageSujet: Textes (10 caracteres mon cul)   Textes (10 caracteres mon cul) EmptySam 5 Fév - 20:11

Capharnaüm

La chanson est toujours la même. Tous les jours elle se répète, se décline, se remixe jusqu’à n’être plus qu’un capharnaüm assourdissant dans lequel je n’ai plus ma place. La chanson m’enivre, m’élève, et me tue. Elle me réveille le matin pour mieux me broyer le soir même, et tous les jours elle recommence, cycle sans fin, boucle sans intérêt. N’allez pas en prison, ne passez pas par la case départ, ne touchez pas 20.000 francs.

Au départ, ma claustration était voulue, du moins au degré que peuvent l’être l’enfermement volontaire et la mise à l’écart choisie. Elle est vite devenue une catastrophe : trop souvent une nuit sans dormir, trop souvent des idées noires. La recherche de liberté qui m’avait guidé dans mes actes se faisait elle-même enfermement, un autre enfermement, un de ceux dont on perd très vite le contrôle pour en devenir la marionnette. Et me voilà dans ma chambre, à agiter les bras et les jambes comme une vulgaire poupée actionnée par des fils invisibles. Et me voilà toujours en train de danser, en train de faire semblant, avec ma propre personne comme seul public inexistant. Je mime la vie : je m’habille le matin alors que je ne sortirais pas, je me lève alors que je passerais la journée à attendre de me coucher, je bouffe, je chie, je me lave, je cherche du travail pour mieux pouvoir le repousser. Je me donne l’impression que je fais encore partie de la société, en fréquentant les chats, en parlant à des personnes que je n’ai jamais rencontrées de ma vie et ne rencontrerais jamais. Je me donne l’impression d’encore exister en recensant les muscles en train de s’atrophier, les articulations qui me font mal. Je flotte au gré de la chanson, tout en me donnant l’illusion que je la contrôle, que c’est MOI qui la chante, encore et encore. Il ne reste, au final, que la fatigue. Fatigue de faire semblant, fatigue de courir dans une direction changeante sans savoir où on va, fatigue de se mentir. L’envie d’en finir avec le monde, de brûler les fils invisibles qui m’y retiennent comme on brûlerait un cordon ombilical pour faire comprendre à un môme que la seule chose qui importe vraiment sur cette terre c’est d’arriver à oublier les cendres et l’image de l’incendie, se fait fièvre, se calmant le matin pour recommencer de plus belle le soir, tous les soirs. Et le pantin de s’entendre dire « Je ne veux pas mourir, je veux juste ne plus jamais avoir à vivre ».

Le même rituel tous les jours. On s’habille, on se branle, on va chier, on boit un coup, on fume une clope, et on tue le temps en se branlant, chiant, buvant un coup ou fumant une clope. Le même rituel tous les soirs, à la recherche de quelque chose qui saurait anesthésier la douleur et les cauchemars. Le même rituel toutes les nuits. Les mêmes cauchemars, la même sueur, la même odeur de colle et de peur au réveil. Je tourne en rond dans cette boite exigüe, dans cette chanson monocorde qui ne varie que pour alimenter la frousse que j’ai d’en sortir. Je tourne en rond et ne sais plus pourquoi je tourne. J’ai décoré ma boite avec des photos souvenirs pour pouvoir regarder le monde à travers mes yeux et ne pas le regretter. J’ai empesté ma boite avec des vapeurs de clopes et de gaz intestinaux afin d’alimenter mon mal de tête. La migraine qui ne me quitte plus distord encore la chanson, la rendant méconnaissable et différente et me donne l’impression que je suis ailleurs. Je ne me mens pas, mais que Dieu me soit témoin : j’essaye tous les jours.

Un jour je sais que tout sera différent, que j’aurais renoué avec la société en général, et mes voisins directs en particulier. Que je serais de nouveau capable de supporter leur regard, inquisiteur ou non, dans un environnement différent de cette boite dans laquelle je me suis enfermé. Un jour je serais adulte, j’aurais un travail, je serais tout ce que je refuse. Je me serais trahi vingt fois, une fois par année qui sera passée, et j’en jouirais quand on me le fera remarquer. Un jour j’aurais des perspectives d’avenir plus larges que d’arriver à tuer le temps le lendemain. Je sais ça parce qu’on me l’a dit, qu’on m’a dit de ne pas perdre espoir et que tout arrive en attendant assez longtemps. Celui qui m’a dit ça est un con. Il pensait que je n’avais pas choisi mon isolement, que c’était la vie qui m’avait jouée des mauvais tours. Il pensait que je n’étais pas maître de l’extermination totale et définitive de toute destinée qui aurait pu me convenir un jour. Il pensait que je fuyais les gens parce que j’avais besoin de calme. C’était moi qui ai dit ça, un jour. Qui ai dit que j’avais besoin de me reposer dans une boite, une toute petite boite dans laquelle il n’y aurait pas de place pour le monde, juste pour moi, ma boite, la mienne, à moi, mon havre, mon refuge. J’ai été con. Maintenant je ne contrôle plus rien, et la chanson me brise les tympans. Je crie.










Introduction


Ce texte est une incitation à la haine.

C’est pourtant un texte dont le contenu n’est pas choquant. Voyez, devant vous, un texte ne comportant aucun des mots « suicide », « mort violente », « viol » ou « esclavage ». Il ne traitera pas la mère du lecteur de pute, il ne lui promettra pas mille souffrances du côté de Sodome à la lecture. De fait, il ne traite même pas du lecteur, sans pour autant chercher ouvertement à le dénigrer. C’est dans ses sens cachés qu’il prêchera la destruction. C’est dans les limbes de ses mots, entre les lignes de ses lignes que l’on trouvera la vengeance personnelle. Ce texte, oui, c’est tout à fait clair, est une incitation à la haine, à la violence et à la destruction sans en être une en apparence, peut être.

Nul ne pourra dire qu’il défend le point de vue du violeur, nul ne pourra dire qu’il porte en son sein la prêche de la soumission sexuelle forcée et du déchirement vaginal comme punition pour appartenir à un sexe dont ce texte ne dira pas qu’il est faible, voire même seulement plus faible que l’autre. Ce Texte ne jubilera pas à chaque nouvelle victime de chaque nouveau prédateur, ce texte ne cherchera pas à se délecter ouvertement de chaque nouvelle vie brisée, de chaque nouvelle chatte défoncée contre son gré, de chaque nouvelle petite face porcine transformée en vulgaire bac à sperme à taille humaine. Ce texte ne se nourrira pas de la souffrance engendrée par le craquement des os, de la sensation d’étouffement que procure l’insertion brutale d’une bite dans le claque merde d’un gosse de 6 ans. Vous ne trouverez rien de condamnable dans ce texte, puisqu’il ne fera pas allusion à une quelconque joie à chaque nouvel avortement à l’aiguille à tricoter, et à chaque nouvelle femme qui meurt des conséquences de l’acte de son ravisseur. Ce texte est, au fond, comme les autres : vide de sens, vide de mots, vide de toute forme de transgression, quelle qu’elle soie, et quoi qu’elle veuille atteindre.

En effet, ce texte ne décrit pas l’humain comme le plus dangereux des prédateurs, et ne met pas son extermination pure et simple en tête des urgences planétaires. Il ne dépeint pas non plus le chinois comme un vulgaire sac à foutre trop longtemps baigné dans de l’alcool de riz, Pas même l’amerloque comme un tas de graisse fin prêt à être abattu. Il ne cherche pas à rappeler tout ce que d’autres cafards ont pu trouver utile dans un être humain une fois que ce dernier était mort non plus. Non, il ne rappelle pas les bandoulières en véritable peau de juif, les pulls en cheveux humains ou le savon en graisse d’homosexuel. Ce serait bien trop bas et moralement parfaitement condamnable. Il ne rappelle pas non plus que la viande humaine ressemble à priori à celle du porc, et qu’un homme de taille moyenne devrait nourrir toute une famille à moindre coût durant quelques jours. Et tout comme il n’encourage pas le cannibalisme, ce texte n’incitera pas au massacre d’inconnus dans la rue pour la simple raison qu’ils existent, ni même au massacre d’inconnus dans quelque autre endroit. Il ne subventionne pas par son fiel les crimes passionnels, les fils tranchant la jugulaire de leurs génitrices, les filles coupant la bite de leur créateur afin de pouvoir se doigter à la remémoration du seul souvenir de ses cris de douleur et de leurs râles d’agonie. Ce texte ne vante rien de tout cela, puisque ce texte est vide. Cela lui suffit pourtant, et son message n’en est pas moins inchangé et parfaitement clair.

Pourtant, ce texte ne vante pas les joies de l’inceste, il ne cherche pas à convaincre la fille de bonne famille d’aller retrouver son père sous la douche pour en apprendre les délices du corps. Il ne sponsorise pas non plus une quelconque déviance. Ainsi, le sadomasochisme sera introuvable, et la zoophilie bannie. Toute expérience sur des enfants n’est pas dans le cadre de ce texte, puisqu’un soin particulier a été mis au fait d’éviter de contourner toute loi régissant notre saine vue de ces choses ci en public. Le texte, en outre, n’en a pas besoin. Puisqu’il est, déjà ainsi, une incitation à la haine.

Il n’a pas non plus besoin de rendre compte d’un quelconque mérite du suicide. Ainsi, rien ne fera foi d’une quelconque négativité face à la vie en général, et face à celle du lecteur en particulier. A aucun moment ce texte ne cherchera à prouver que le lecteur, dont le texte ne laissera nullement entendre qu’il n’est qu’un autre connard qui tourne en rond, n’a rien à attendre, n’a rien à faire, ne trouvera jamais de sens à son existence et ferait mieux d’en finir tout de suite. Il n’est pas dans l’optique de l’auteur de causer de la peine aux familles, aux amis, aux animaux domestiques en insistant sur le bien ô combien fondé d’un acte suicidaire. Il n’est pas question pour l’auteur de remuer de quelconque couteau dans la plaie, voire d’appeler à en enfoncer des nouveaux et de les tourner, retourner et de lacérer les tripes d’une victime parfaitement innocente dans le seul but macabre de se rapprocher un peu plus de la mort, de l’apprivoiser, de la domestiquer afin de finalement l’embrasser dans un torrent de rage des plus glacées. Rien n’est, aux yeux de l’auteur, aussi répugnant que la violence, rien aussi condamnable que l’intolérance crasse, rien aussi stupide que les voix qui s’élèvent pour dire qu’il faudra bien, si l’humanité veut continuer à prospérer, qu’elle envisage le salut dans sa chute.

Ce texte est un ersatz de description peroxydée, puis qu’il n’en contient aucune. Ce texte est un ersatz de texte. Ce texte est une perte de temps que vous êtes le seul à vous infliger. Il ne contient rien, si ce n’est de la rancœur bouillante envers votre espèce qui pourtant ne sera jamais exprimée. De fait, ce n’est pas un texte. Ce n’est qu’une introduction qui n’aura jamais de corps, dans lequel le lecteur s’acharnera à trouver des fragments de sens, des bribes d’intérêt alors qu’il n’est que une autre minute, ou plusieurs, qui lui est volée. Ce texte est une préface d’un pamphlet qui n’existera jamais. Ce texte n’existe que dans les yeux du lecteur, et l’ennuiera à mourir. Ce texte est une incitation à la haine de ce texte. Ce texte est une incitation à la haine de l’auteur, à la haine, en fait, de tous les auteurs. Il vous donnera envie de torturer l’auteur, de le broyer, pour vous avoir fait perdre votre temps. Il vous donnera envie de fermer la page, de crier « Non, stop ! Assez d’images de petit gothique adolescent qui s’imagine détraqué pour plaire à Cynthia! ». Et pourtant, si vous l’avez lu jusqu’ici, c’est qu’il n’a pas manqué son but. Vous êtes, et restez, des moutons. Tuez l’auteur.
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MessageSujet: Re: Textes (10 caracteres mon cul)   Textes (10 caracteres mon cul) EmptyDim 27 Fév - 13:40

J'aime bien ^^ C'est franc et ça appel un chat un chat.
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Carc
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MessageSujet: Re: Textes (10 caracteres mon cul)   Textes (10 caracteres mon cul) EmptyMar 1 Mar - 2:27

Minuit

Je ne m’étais jamais bien interrogé sur la pertinence d’être dehors à minuit, dans un froid de canard, alors qu’autour de moi il n’y avait rien ni personne. C’était juste comme ça, et je marchais. Ou plutôt : j’errais. Je n’avais pas de but, personne qui m’attendait, souvent je ne savais pas où j’allais. Je me contentais de poser un pied devant l’autre sur un pavé qui résonnait de mes pas, amplifiés par les rangées d’immeubles aux allures menaçantes. Je me contentais de me concentrer sur ma respiration haletante pour éviter d’être assailli par le silence m’environnant. Un jour, tout allait être différent. J’allais arriver quelque part. Je le pressentais.

Je ne suis bien entendu jamais arrivé. J’ai bien cru, à des moments, avoir trouvé un petit coin de paradis, une fille qui me plaisait, une bière que j’aurais siroté accoudé au bar en écoutant la musique, des amis avec lesquels j’aurais ri et pleuré. Finalement, j’avais préféré continuer mon errance, ma recherche insatiable. Et puis un jour, comme ça, je me suis arrêté. Il était minuit. J’avais échoué dans une zone industrielle. Je me suis arrêté, et puis j’ai regardé autour de moi. Il n’y avait rien qui vaille. Alors je me suis retourné, et je suis reparti vers où j’étais venu, j’ai rejoint le premier métro, je m’y suis assis, et il m’a ramené dans la chambre que je louais. J’étais fatigué. Il était toujours minuit. Le temps autour de moi s’était arrêté, me laissant loisir de devenir spectateur. Et quel spectateur ! Durant toute la nuit, j’ai contemplé. Ma chambre, mon plafond, mes murs, mon mobilier. J’ai suivi mes bras du regard, de l’épaule à la main, comptant les pores visibles, les poils, les cicatrices volontaires ou non. J’ai suivi mon torse, ai caressé mes seins du regard, avant de continuer, de jouer autour de mon nombril, de contempler mon pubis, mon sexe, comme émergeant de la forêt. Je suis passé sur mon aine, ai suivi mes jambes, jusqu’aux genoux, puis jusqu’aux pieds. Quand je n’y tenais plus, je me suis mis à pleurer. Il était toujours minuit. J’ai pleuré jusqu’au matin. Quand j’ai regardé l’heure, il était toujours minuit. Ma montre s’était arrêtée.

Le matin était arrivé avec ses fanfares de bruit habituelles. Je me suis levé du lit sur lequel je m’étais couché sans dormir, je me suis rhabillé mécaniquement sans me plaire, et je me suis assis dans le prochain fauteuil. Autour de moi, j’ai senti le monde s’activer : les voisins descendaient les marches, certains quatre par quatre, comme pour montrer qu’ils ne redoutaient pas la journée, d’autres d’un pas plus mesuré, se tenant à la rambarde, faisant parfois des petites pauses pour se tenir les reins. Le seul bruit émanant de ma chambre était celui de ma respiration. Peut-être de quelques soupirs, d’un ou deux mouvements afin d’éviter les fourmis qui voulaient se divertir dans mes jambes. Trois fois rien.

Qui je suis ? Je ne suis personne dans l’absolu. Je suis un simple narrateur, sans histoire à raconter si ce n’est celle de mon errance, de ma recherche. Je suis humain. J’ai des parents, et un corps que l’on peut regarder et toucher. Je ne suis ni particulièrement bête, ni particulièrement intelligent. Ni un génie, ni son contraire. Une personne en toutes choses dans la norme des autres personnes, et qui n’a aucune franche extravagance. C’est tout ce que vous êtes en mesure de savoir de moi, et c’est tout ce dont vous avez besoin. Car cette histoire n’est pas forcément la mienne. Elle peut être celle de votre voisin, ou même la vôtre. Au final, qu’importe ce que nous avons vécus, nous nous ressemblons bien tous.

C’était un Samedi, et il était toujours minuit. Le temps avait disparu, celui compté par ma montre, celui qui m’était conté. Il n’avançait plus. Et, alors que ma trotteuse s’était figée, moi non plus je n’avançais plus, comme emprisonné dans une chambre dans laquelle la seule chose qui changeait, qui évoluait, était le monde extérieur. Pour la première fois depuis longtemps, j’avais abandonné mon errance, et j’étais seulement assis. Sans faire quoi que ce soit. Sans lire, sans écouter de musique, sans dessiner, sans parler. Je me contentais de regarder dans le vide, d’essayer de m’imaginer ailleurs, mais mes pensées revenaient constamment à mes quatre murs, à la double impression d’isolement et de protection qu’ils me donnaient. Ils étaient blancs, tâchés de traces de nicotine brunâtres qui voulaient me rappeler que je fumais trop. Dans un des coins droits, une araignée avait fait son nid et sa toile était suspendue au-dessus du rideau qui condamnait ma fenêtre. Le monde extérieur, dans cette pièce, n’existait pas. Ou tellement peu que de toutes façons il était négligeable. Seul existait l’intérieur de mon crâne, ce que j’étais, ce à quoi j’aspirais. Mes rêves, et mes recherches. Et moi, mon dos, mon torse, mes bras, mon ventre, mes mains, mon sexe, mes jambes, mes pieds. Un amas de chair, de sang, d’os et de poils, aux vagues désirs et aux buts plus vagues encore. Devenir quelqu’un.

Un jour, je m’en rappelais distinctement, j’avais décidé que je deviendrais quelqu’un, qu’importe ce qu’était ce quelqu’un. J’avais voulu m’extirper de cette condition d’amas de tripes et de boyaux, être esprit. Pendant mes errances, on m’avait dit que j’avais réussi. Dans ma chambre, rien n’était plus de ce quelqu’un que j’avais pensé être. Je n’étais que ça. Que ces quatre murs, que ce plafond, que ce rideau, que cette chair, ce dos, ce torse, ces bras, ces mains, ce ventre, ce sexe, ces jambes, cette tête, ce visage. Et ça m’allait. Je ne voulais plus être quelqu’un, tout compte fait. C’était fatiguant de se chercher. Moins fatiguant de n’être rien. Beaucoup moins fatiguant. J’avais des courbatures, et la migraine, les bras me faisaient mal, et mes mains, serrées à en faire craquer les phalanges de temps en temps, étaient couvertes des traces des ronces que mes pas avaient rencontrés. Non, vraiment, j’avais envie de dormir. Je me suis recouché dans mon lit, ai rabattu la couverture, et ai fermé les yeux.

Sur mon réveil, il était toujours minuit.

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