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 Apocalypses (Poèmes en vers libres)

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2 participants
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Carc
Débarque
Débarque
Carc


Masculin Messages : 40
Date d'inscription : 26/11/2010
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Localisation : Berlin

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MessageSujet: Apocalypses (Poèmes en vers libres)   Apocalypses (Poèmes en vers libres) EmptySam 8 Jan - 22:28

Une autre suite, sensée raconter un trip au LSD. Certains poèmes seront clairement revus. Par ailleurs, le but n'était pas de faire quelque chose de stylistiquement parfait. Plutot de retranscrire le bordel interne le plus franchement possible. C'est donc brouillon, ca parait peu travaillé. Et ça restera comme tel.





Apocalypses






A mes insomnies


I

La ville s’embrase sous mes yeux
Je n’aime pas les gens
Quelque part je suis mort

Je viendrais te chercher où que tu te caches
Je viendrais te faire respirer
Les odeurs de putréfactions ambiantes me coupent le souffle
Il n’est pas question de survivre
Il n’est pas question de vivre

Ceci est une symphonie en demi ton qui ne saurait s’accommoder de mes souffrances

Quelque part ici
Là où les dangers se font proie
M’attend quelqu’un ; Il crie
Il pleure tandis que j’avale
Une autre fourchette de malbouffe
J’ai envie de grossir
Et de devenir vieux.

La ville s’embrase sous mes yeux
Des milliers de dollars qui se calcinent et redeviennent
Poussière

Geste de charité, c’est le médecin qui l’a dit en rigolant
J’aurais oublié son nom avant d’oublier la seringue qu’il m’a enfoncée dans le bras
« On va te faire une prise de sang »
Je m’évanouis

Quand je me réveille, le bruit de l’orage a remplacé les machines
J’ai été posé dehors
Sur le pavé
« Tu as dû faire quelque chose de mal » me dit Maman
Oui maman.
J’ai voulu te tuer
J’ai voulu t’obliger à ne plus jamais ramener ta sale gueule dans une de mes absences
Tu me crois Maman ?
Tu me crois, dis ?


II

Sa silhouette se détache sur le mur
Elle est nue, et fume
Je m’approche, je l’entoure de mes bras
Mais mes bras touchent du vide, elle n’existe pas
Je tombe


III

C’est dans les cendres que nous copulerons
Nous nous enserrerons afin de
Réchauffer nos peaux brûlées un instant
Du nerf
Du nerf et du rythme

Sous l’écrasante chaleur de l’incendie
Quand tu m’arracheras la bite ce sera comme une éjaculation

Tu te souviens de notre enfance ?
Tu te souviens quand on allait au supermarché ?
On y allait juste pour voir que nous n’étions pas seuls
Comme on va au zoo.
Un zoo humain, rempli de gens
Ils sentaient autant que le fromage qui était dans leur cabas
Ca pue, les gens

On a préféré y foutre le feu
Comme à tout ce qu’on a touché.

Dis, tu te souviens de notre enfance ?
Tu te souviens de la pute qu’on sifflait en bas de la rue ?
Elle était belle hein ?

Elle était grosse et dodue, avec des boutons sur la gueule
Le genre de fille qui sent la maladie
Et la mort.

Peut-être qu’elle est morte maintenant, qui sait ?
Peut-être qu’elle a finie par crever sous les assauts d’un amant
Je lui aurais bien enlevé ses bas
Des fois je fantasmais sur elle
Sur son ventre rempli de graisse et ses mamelons qui tombent
Je me branlais en pensant au jour où moi aussi je serais grand


IV

Je suis allé voir la pute finalement
Elle était encore plus grosse
« Tu cherches quelque chose mon chou ? »
Du divertissement
Du divertissement et une maladie mortelle

Quand j’ai sorti ma bite je l’ai regardée d’un peu plus près
Elle était laide dans son costume affriolant
Sa cellulite débordait sur le pavé
Je l’ai fourrée sans réfléchir et en fermant les yeux
C’est mieux ainsi

Ca m’a rappelé mon ex

La solitude me rend fou, il paraît
Je ne les crois pas

J’ai bien aimé fourrer la pute derrière une poubelle
J’ai bien aimé ne rien entendre
J’ai bien aimé vomir mon foutre juste comme ça
Sans plus de choses

La prochaine fois, je me trouverais une vieille, à la chatte distendue par les amants
Histoire de ne rien ressentir
De la faire devenir mécanique et d’enculer du vide


V

J’ai regardé un documentaire l’autre jour
Ils y parlaient d’animaux ; je ne sais plus très bien de quel animal il s’agissait
Mais j’avais faim
Alors je suis allé manger dehors

Je n’aurais pas dû peut-être
Dehors, il y avait un homme étalé par terre dans une flaque de sang
il était tombé
Du haut de l’immeuble
Comme ça
Deux collégiens étaient en train de lui faire les poches
Je suis parti sans appeler la police
Je suis allé acheter à manger, et je suis rentré

De toute façon je n’aime pas les gens


VI

Viens à moi
Je te borderais d’un linceul
Je te laisserais dormir
Eternellement

Viens à moi
Ton lit de mort sera gorgé de parfums
Il sentira le sexe, et l’amour
Celui que je porte à ton corps
Celui que je déverse sur toi quand je jouis
Celui qui me bouffe l’intestin
Je serais ton amant le plus fidèle
Je resterais jusqu’à la fin
Te regardant t’étouffer dans ma luxure

Ma lubricité n’a qu’une limite


VII

Je dors contre le mur pour ne pas être tenté de tomber plus bas
En bas, il y a le sol et les cafards qui le peuplent
Je ne suis pas un cafard

En quelque sorte je suis mort
Je me décompose et des visions de suicide spontané peuplent mes rêves
Mais ce n’est qu’un jeu
Qu’un essai littéraire qui sent le cognac et le tabac froid
Comme moi

On m’a dit un jour que même mon odeur était morte
Que je sentais la mort et la décadence
Que quand je marchais j’étais la mort et la décadence
Je n’en crois pas un mot
Mais je veux bien me laisser bouffer par les femmes
La pénitence est un concept réservé aux cons


VIII

Dors
Le feu les aura tous calcinés à ton réveil

Je demande à être purifié par les flammes
Un feu qui sera comme commander un nouveau grille pains
Par catalogue

Je choisis la formule jugement dernier 7, référence 87392
Celle avec les beaux rideaux bleus aux fenêtres
Celle où il n’y a pas de paradis, et pas d’enfer
Et pas de purgatoire
Je demande à vivre l’apocalypse comme nous vivons notre pays
Avec des gagnants et des perdants
Avec des gros sous
Et personne qui dirige

Avec des hommes auxquels la folie a brûlée la rétine
Je veux un massacre
Moi aussi je veux voir l’espèce qui fut la plus évoluée crever de sa propre évolution
Crever de sa bêtise
Dans les flammes
Je veux me raccrocher aux beaux rideaux bleus pour arracher les tringles du mur
Et tandis que la ville se consume, je danserais

Sur la marche funèbre
J’effectuerais un tango à la gloire de Néron
Et une valse à ta gloire puisque sinon
Personne ne se rappellera de toi
Et puis je me jetterais dans mon appartement
Je me roulerais par terre et je regarderais une dernière fois
Non, pas les étoiles mais
Le catalogue Ikea

Je rêverais de me prélasser dans leur canapé à cent euros
Pendant qu’autour de moi tout s’écroulera
Que j’entendrais les cris de jouissance de mes semblables
Encore et encore
Encore et encore
Encore et encore

Je les verrais sauter par la fenêtre, les yeux emplis d’espoir
Je les verrais crier quand ils remarqueront, à un mètre du sol
Qu’il n’y a pas de paradis
Qu’il y a juste le feu


IX

Elle se tient à la fenêtre maintenant
Elle fume toujours
Elle se retourne vers moi et se pose nonchalamment sur le lit
Je bande

« Tu me veux »
C’est une affirmation
Je réponds oui alors qu’elle laisse ses doigts courir sur mon sexe en érection

Nous avons fait l’amour

Je vois ma semence encore chaude couler le long de ses cuisses
Je contemple
Je regarde ses seins alors qu’elle soupire
Son maquillage est fatigué
Moi aussi
Vivement la fin

A la radio, ils jouent une chanson d’amour


X

La ville ne brûle plus

Dans les ruines j’entends des gens crier
J’erre dans les rues couvertes de pierres, de corps et de cendres
Sans comprendre
Je ne sais pas pourquoi je suis encore là
Mais je le suis
Le soleil brille
Mes pieds se posent l’un devant l’autre tandis que j’avance
J’ai un peu mal à la jambe mais ça va

Un vieillard m’appelle
Je ne réponds pas
Je n’aime pas les gens


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Agrou
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Agrou


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MessageSujet: Re: Apocalypses (Poèmes en vers libres)   Apocalypses (Poèmes en vers libres) EmptyMar 11 Jan - 10:16

De plus en plus interessant, hin ;)
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